Moisissures
Problèmes de moisissures à la maison ? Votre santé pourrait en être affectée.
Taches noires, brunes ou vertes et présence de cernes sur les murs, les plafonds, le bas des fenêtres, plafond gondolé, mur ou plancher boursouflé, odeurs de moisi : tout cela indique une infiltration d’eau plus ou moins importante. L’humidité aidant, il se peut que s’installent des moisissures. Quand celles-ci prolifèrent, elles causent des problèmes de santé.
Vous voulez connaître quels sont les risques ? Pour cela, il faut d’abord identifier la moisissure.
La détermination des moisissures, demande des analyses pointues en laboratoire, mais également des connaissances sur leurs habitats, leurs développements et les conséquences sur la santé humaine.
Pour effectuer une analyse ou un diagnostic, nous contacter : semhv@merule-expert.com
Analyses, Diagnostics et expertises MOISISSURES
Nous sommes à même de :
- 1. Analyser les moisissures (les Deutéromycètes), ces champignons microscopiques imparfaits ou Fungi imperfecti.
- 2. Diagnostiquer la présence de ceux-ci dans les bâtiments
- 3. Expertiser les bâtiments aux fins de :
- 1. déterminer les risques pour le bâti
- 2. mais surtout, de déterminer les risques pour la santé des occupants (ou des personnes chargées de la décontamination).
- 4. proposer un protocole de décontamination adapté, à la présence de ces moisissures,
- 1. en raison de la nature et la dangerosité des espèces
- 2. de la surface contaminée
- 3. de la spécificité des lieux
Nos experts, scientifiques et techniciens ont eu à travailler sur les problématiques suivantes :
- 1. développement de moisissure du genre Aureobasidium, dans des cuves de kérosène de l’Armée de l’air française,
- 2. développement de moisissures, dans les cuisines et locaux où séjournaient les enfants dans une école maternelle.
- 3. développement de moisissures, sur les parois des locaux abritant les scellés et archives d’un tribunal de Franche-Comté, ainsi que sur les scellés eux-mêmes.
- 4. développement de moisissures, suite à de multiples malfaçons dans de 4 bâtiments à MONACO, avec évacuation de la totalité des locataires (ou propriétaires) et mise en place d’un protocole de protection, pour les ouvriers chargés des travaux et de la décontamination des lieux (Les Jardins d’Apolline) ; le tout dans le cadre d’une expertise judicaire.
- 5. développement de moisissures pathogènes dans divers logements (maisons, appartements, locaux commerciaux, locaux administratifs recevant du public, musées…)
- 6. développement de moisissures dans des caves à vin.
- 7. développement de moisissure spécifique, sur les murs des distilleries et bâtiments voisins.
- 8. développement de moisissures sur les disques durs d’ordinateurs, en milieu stratégique (industrie – armée).
Deux visites de laboratoires à Montréal au Canada ont été effectuées en 2018 et 2019, qui ont donné lieu à des échanges, sur les modalités d’analyse et d’identification des moisissures, mais aussi et surtout sur les modalités de décontamination des milieux infestés.
Des formations internes ont ensuite été dispensées, aux mycologues scientifiques de la SEMHV.
Moisissure, ce mot est une appellation générale pour désigner un ensemble de champignons microscopiques imparfaits, les Deutéromycètes, qui gravitent dans l’environnement. Ces organismes sont des micromycètes. Les moisissures englobent donc un grand nombre de micro-organismes, qu’il est souvent difficile de distinguer. Seul une analyse au microscope peut révéler le nom de genre et le nom d’espèce.
champignon lignivore et moisissure
Protocoles pour l’éradication des Moisissures
Nous avons mis au point deux protocoles, pour l’éradication d’une infestation par des moisissures :
- Superficie < à 3 m² = Possibilité d’intervention par un particulier
- Superficie > à 3 m² =Obligation de faire intervenir un professionnel
1. Protocole pour un habitat occupé = décontamination, sans dépose de matériaux
2. Protocole pour une décontamination lourde, avec dépose de matériaux
Ces protocoles sont délivrés après une visite expertale des lieux sinistrés et contaminés par des moisissures, qui font l’objet de prélèvements pour analyses au laboratoire de la SEMHV.
Types de moisissures
Différentes espèces de moisissures observées au microscope optique
Trichoderma viride
Chaetomium globosum
Macroscopie et Microscopie de Chaetomium globosum produisant une pourriture molle.
Ce champignon souvent associé à tort à une moisissure est en fait un champignon supérieur de la classe des ascomycètes.
il s’agit d’une espèce dangereuse pour la santé, très présente dans le bâti notamment sur papier peint, BA 13 et panneaux de particules de bois.
Penicillium chrysogenum
La grande majorité des moisissures sont des Siphomycètes ou des anamorphes = champignons imparfaits comme les Penicillium et les Aspergillus qui se développent sur des vieux papiers, etc.). Ils se développent à l’humidité sur des milieux organiques favorables également aux bactéries.
En outre, les moisissures des fromages, et plus spécialement des Roqueforts et de certains cépages (vins de Sauternes) donnent à ceux-ci leurs arômes particuliers. Mais diverses moisissures gâtent les aliments, attaquent le bois, le papier, le cuir, etc. C’est à ceux-ci, que cette page sera consacrée.
Certaines moisissures stoppent la croissance des microbes qui leur font concurrence, en sécrétant des antibiotiques. C’est le cas notamment de la Pénicilline.
Les phialides sont attachées à des métules multiples attachées au conidiophore. Les ramifications se produisent d’un seul côté.
aspergillus sp
Stachybotrys chartarum
Hyphes et conidies Aspect macroscopique (spores asexuées) de Stachybotrys chartarum, espèce très allergènes et dangereuses pour la santé.
Stachybotrys chartarum semble responsable de troubles dominés par des symptômes respiratoires et pouvant aller jusqu’à l’apparition d’hémorragie pulmonaire chez l’enfant. On suspecte aussi Stachybotrys chartarum d’être en partie responsable du syndrome du bâtiment malsain. Néanmoins, à l’heure actuelle, le lien direct de cause à effet entre exposition à ce contaminant et pathologie humaine reste à établir. Chez l’homme, l’exposition à ce contaminant se fait essentiellement par inhalation des spores.
Stachybotrys chartarum, appelé aussi Stachybotrys atra ou encore Stilbospora, est une moisissure (micromycète) noire et visqueuse qui produit ses conidies dans la nature, généralement à la surface des boues. On la trouve parfois dans le sol et les céréales, mais cette moisissure est le plus souvent détectée dans la cellulose des matériaux de construction (poutres, boiseries, parquets, papiers peints, BA13…) de bâtiments très humides ou endommagés par l’eau. Il exige pour se développer une forte teneur en humidité et elle est très souvent associée avec des matériaux comme le bois, le plâtre humide et le papier peint.
Cladosporium herbarum
Toutes les espèces du genre Cladosporium ne sont pas un agent pathogène pour l’homme, mais quelques espèces se signalent par leur capacité à causer des infections fongiques de la peau (mycoses) et des ongles. Elles peuvent aussi être la cause de sinusite et d’infections pulmonaires. Si cette dernière infection n’est pas traitée, elle peut évoluer vers une pneumonie.
Les spores de plusieurs espèces de Cladosporium sont allergènes quand elles sont inhalées en suspension dans l’air. En grande quantité elles peuvent gravement affecter les personnes asthmatiques et celles souffrant de maladies respiratoires. Une exposition prolongée pourrait affaiblir le système immunitaire.
C’est le cas notamment de Cladosporium herbarum.
Botrytis cinerea
Conidies de Botrytis cinerea, la pourriture noble du raisin, que l’on retrouve parfois dans les bâtiments.
mucor
Meriderma aggregatum
Spores et partie du capilitium d’un myxomycète Meriderma aggregatum.
Myxotrichum chartarum
Arabesques en forme de crosse d’évêque des hyphes de Myxotrichum chartarum.
Myxotrichum chartarum (Tribe & Weber 2002), croît dans les maisons et ressemble fortement aux Chaetomium. Cet Ascomycète est également responsable d’une pourriture molle.
Trichoderma viride
Nématode
Les pathologies dues aux moisissures
Différentes pathologies dues aux moisissures :
Abcès – Chaetomium globosum
Affections épidermiques – Alternaria alternata – Aspergillus chevalieri – Aspergillus terreus
Allergies – Alternaria alternata – Cladosporium cladosporoïdes – Cladosporium herbarum – Penicillium frequentans – Phoma glomerata
Alvéolites allergiques – Aspergillus nidulans
Aspergillioses – Aspergillus amstelodami – Aspergillus flavus – Aspergillus fumigatus – Aspergillus nidulans – Aspergillus niger – Aspergillus terreus
Asthme – Alternaria alternata – Aspergillus fumigatus – Aspergillus nidulans – Cladosporium herbarum – Memnoniella echinata
Rhinites – Alternaria alternata – Cladosporium herbarum – Memnoniella echinata – Phoma glomerata
Cancers – Aspergillus flavus Pathologie = fusarioses – Fusarium solani
Kératites mycotiques – Aspergillus chevalieri – Aspergillus flavus – Cladosporium cladosporoïdes
Leucopénies – Alternaria alternata Pathologie = mycétomes – Fusarium solani
Mycoses – Alternaria alternata – Aspergillus chevalieri – Chaetomium globosum – Phoma glomerata
Onchomycoses – Aspergillus terreus Pathologie = otomycoses – Aspergillus flavus – Aspergillus niger – Aspergillus terreus
Troubles hépatiques – Aspergillus flavus
Tête aspergillaire et conidies d’un Aspergillus sp
Les moisissures : impact sur la santé
Les moisissures à l’intérieur des habitations sont un problème qui touche le monde entier. Le premier pays à avoir tiré la sonnette d’alarme, ce sont les Etats unis d’Amérique suite à la mort de neuf bébés de Cleveland en 1994, dans des maisons où ces micromycètes (champignons microscopiques) sont apparues suite à une inondation.
Des scientifiques ont étudié de nombreux cas de prolifération de ces moisissures toxiques, dans des logements sans que leurs occupants les aient identifiés.
Différents types de moisissures :
Suite à des études, on considère que plus de 270 espèces de moisissures colonisatrices des logements, dont les redoutables Stachybotrys chartarum, et les Cladosporium sp, émettent des mycotoxines.
Aspergillus niger que l’on trouve généralement sur les fruits est également un colonisateur dangereux des logements, tout comme certaines moisissures du genre Aspergillus niger et Penicillium, dont des espèces sont utilisées pour la fabrication d’antibiotiques ou de la Pénicilline.
Origine des moisissures
Il suffit d’un milieu chaud, humide, sombre et mal ventilé pour offrir à certaines moisissures des conditions favorables à leur développement. Ils ont la possibilité de se disséminer très rapidement pouvant entraîner des effets nuisibles à la fois pour la santé, mais également sur les matériaux.
Les remontées capillaires, les inondations et les dégâts des eaux, les façades non étanches, la condensation alliée à une ventilation insuffisante (notamment dans les salles d’eau, les cuisines, les WC, voire les tuyaux d’eau froide), tout comme les fuites et autres infiltrations d’eau, sont autant de facteurs qui favorisent la prolifération de la moisissure à l’intérieur des bâtiments.
Développement
Les moisissures se nourrissent de matières organiques carbonées et de minéraux contenus dans la poussière qui se dépose immanquablement sur toutes les surfaces d’un logement. Les papiers et cartons ainsi que les bois sont les principaux nutriments des moisissures, d’où leur fréquente présence sur les plaques de plâtre et les bois d’oeuvre.
A chaque matériaux ou presque correspond un type de moisissures spécifiques. Certaines croissent en présence d’une forte humidité, d’autres peuvent apparaître dans des conditions minimum d’humidité comme celle contenue à l’intérieur même d’un matériau.
Repérage
Lorsque des taches sombres apparaissent sur les murs, le champignon est déjà installé depuis longtemps.
La contamination fongique se manifeste sous la forme de taches blanches, vertes, brunes ou noires sur la surface des cloisons, murs intérieurs ou des plafonds, sur les rebords des fenêtres, les meubles ou les tapis, dans la salle d’eau, dans la cuisine, au sous-sol.
Impact sanitaire
Les moisissures dégagent des mycotoxines dans l’air ambiant. Ces substances toxiques pour l’être humain se manifestent de différentes façons, par l’affaiblissement du système immunitaire, par l’apparition d’allergies, d’asthme ou de difficultés respiratoires (rhinites, bronchites…)
Les conidies et les spores des moisissures, très volatiles, peuvent causer ou aggraver diverses pathologies en irritant les muqueuses des voies respiratoires (des poumons, du nez, de la bouche et des bronches). Certaines espèces de moisissures trouvent même leurs substances nutritives dans ces muqueuses…
De même, les mycotoxines risquent de passer la barrière dermique (pénètrer la peau) et d’y atteindre une concentration de conidies ou de spores démultipliée. Enfin, elles peuvent aboutir à un affaiblissement du système immunitaire gravissime pour les personnes positives au HIV ou ayant subi des traitements anticancéreux.
Les symptômes d’affections liées aux moisissures sont divers : la toux, fatigue chronique, maux de têtes, étourdissements…
Selon le Docteur Fabien Squinazi, directeur du Laboratoire d’hygiène de la ville de Paris, les atteintes à la santé liées aux moisissures peuvent prendre différentes formes allergique, irritative, toxique et infectieuse. Les réactions allergiques touchent essentiellement les bronches et se manifestent par de la toux, des sifflements et de l’asthme. Le nez (rhinite, rhino sinusite) est moins souvent concerné.
Pour un enfant, l’existence d’humidité ou de moisissures à la maison augmente de 1,5 à 3,5 fois le risque de présenter ces symptômes et s’il presente un terrain d’asthmatique, l’exposition à des concentrations élevées de moisissures dans la première année de sa vie, peut entraîner des sifflements respiratoires et une toux persistante.
Chez l’adulte, la sensibilisation aux moisissures constitue un facteur de risque élevé vers un asthme sévère.
D’autres pathologies allergiques plus rares en milieu domestique ont été décelées : les pneumopathies aiguës ou subaiguës, pouvant évoluer vers une insuffisance respiratoire chronique de types alvéolites allergiques extrinsèques et aspergillose broncho-pulmonaire allergique.
Dans les pays occidentaux, on estime que 25 % du parc de logements sont infestés par des moisissures (40 % à Paris et dans certaines villes d’Île de France).
Moisissures : impact matériel
Les moisissures détruisent peu à peu les supports sur lesquels ils sont installés et ils prolifèrent :
– les peintures cloquent,
les papiers peints se décollent et se dégradent,
les bois se décomposent (voire les plaques de plâtres)…
En bref, le logement se dégrade et devient insalubre.
– une odeur de moisi ou de terre, permettent quelquefois pour un nez averti de révéler des moisissures cachées ou invisibles. Leur présence se manifeste souvent par une odeur de moisi ou de terre, malheureusement elles ne dégagent pas toutes des odeurs. Même si l’on ne sent rien.
2° – des taches d’eau, une surface humide ou des signes de fuite d’eau, témoignent de problèmes d’humidité qui aboutiront forcément tôt ou tard à l’apparition de moisissures.
Attention !
Il ne faut jamais intervenir sur des moisissures sèches, les conidies ou les spores microscopiques contenant les mycotoxines risquent de s’envoler au moindre contact.
Ce qui doit vous interpeller :
– vous repérez beaucoup de moisissures, en nombre ou en surface,
– la maison est très humide,
– les moisissures reviennent malgré un nettoyage,
– un membre de la famille souffre d’asthme, de troubles respiratoires ou autres, qui semblent s’aggraver à l’intérieur du logement.
Que faire ?
S’il n’y a pas plus de 3 petites plaques de moisissures, leur surface totale étant inférieure à un m², vous pouvez tenter de les nettoyer par vous-même en ayant pris la précaution de vous protéger avec :
– des lunettes de sécurité,
– un masque anti-poussières jetable adapté,
– des gants de protection étanches (gants à vaisselle).
Lors du nettoyage, éloigner les occupants de la pièce en cause, et fermer la pièce traitée en scotchant les portes pour éviter toute contamination du reste du logement.
Nettoyer avec un détergent sans parfum (pour ne pas masquer les odeurs de moisi en cas de récidive) ou avec de l’eau de javel et sécher rapidement les surfaces traitées.
Une fois le nettoyage complètement achevé, créer une aération efficace et régulière (toute ventilation avant de traiter risque malheureusement de disséminer les mycotoxines).
Si la surface totale infestée atteint 3 m² ou que le nombre de plaques est de 4 ou plus, l’air ambiant est potentiellement dangereux pour la santé et vous ne pouvez plus intervenir par vous-même sans risquer de provoquer des émissions de conidies ou de spores nuisibles.
Il convient alors de se tourner vers une entreprise spécialisée.
Vous pouvez nous adresser des échantillons pour analyse, qui seront généralement prélevé à l’aide d’un adhésif transparent, directement appliqué sur la tache de moisissure.
Législation locative :
Un bailleur a l’obligation légale de louer un appartement ou une maison en bon état sanitaire à ses locataires.
Dans le cas où ces derniers lui demandent de traiter des moisissures et qu’il ne le fait pas, il s’expose à y être contraint (avec exécution immédiate sous peine d’interdiction de louer et fermeture des locaux) par arrêté municipal à l’initiative de la DASS ou des Services d’Hygiène de la commune si son locataire y dépose une requète.
Les frais de traitement lui incombent sauf à prouver que le locataire a bouché les aérations ou utilisé les locaux de façon inappropriée.
Qualité de l’air intérieur
La qualité de l’air intérieur (QAI), un enjeu de société
De nombreux problèmes de santé (asthmes, allergies, pneumonites d’hypersensibilité, etc.) sont liés à une mauvaise qualité de l’air intérieur et notamment à la présence de moisissures. Cette QAI peut se dégrader de deux façons :
1- une pollution chimique omniprésente issue des matériaux de construction ou du mobilier (mousse isolante, plastique, peintures, parquets, meubles, bois aggloméré…) rejetant des Composés Organiques Volatils (COV), ou d’origine microbiologique (mCVO).
2 – une étanchéité croissante des bâtiments de haute qualité énergétique, qui recycle l’air intérieur et limite le renouvellement d’air extérieur.
Le Grenelle de l’environnement et les plans nationaux santé-environnement font de la santé environnementale une priorité d’action des collectivités publiques.
Les Deutéromycètes (champignons imparfaits ou asexués) = Moisissures.
Moisissures, que désigne ce mot et quelles sont les conséquences dues à leurs présences ?
On désigne sous le nom de moisissures toute une série de champignons appartenant en réalité à des groupes taxonomiques très divers. Elles sont capables de se développer et de s’adapter à des conditions les plus extrêmes. Il en existe plusieurs dizaines de milliers d’espèces. Ces champignons microscopiques sont pluricellulaires, composés d’hyphes (filaments) constituant un ensemble appelé mycélium. Ce mycélium peut développer des structures de reproduction produisant des conidies (spores asexuées) souvent nombreuses, dont la dimension peut varier de 1 à plusieurs dizaines de microns, suivant les espèces.
Il existe deux modes de reproduction : sexuée et asexuée. Dans le cas de la reproduction sexuée, le champignon émet une multitude de spores microscopiques. Dans le cas d’une reproduction asexuée, le champignon émet alors des conidies. L’identification se fait, entre autres, en fonction des caractéristiques du sporophore ou conidiophore dans le cas de la reproduction asexuée.
En l’absence de conidiophore, on parle de mycélium stérile. A ce stade, l’identification de la moisissure n’est pas réalisable.
Les moisissures sont connues pour les substances anti-bactériennes qu ‘elles sécrètent : les antibiotiques. Elles synthétisent également des toxines, ou mycotoxines ainsi que des substances volatiles pouvant être hautement nocives pour notre santé. Parmi ces pathologies, on compte :
Les allergies
Il arrive parfois que le système immunitaire destiné à protéger notre organisme des agressions extérieures, se dérègle. Celui-ci se met alors à réagir de manière excessive contre des substances qui auraient dû passer pour inoffensives. La réaction s’emballe et on parle alors de réaction allergique. L’allergie est donc une réaction anormale et exagérée de notre système immunitaire, vis-à-vis d’une quantité, même minime, de substances faisant partie de notre environnement, tels que les grains de pollen, les poils d’animaux, les aliments et bien entendu les moisissures. Tout le monde n’est heureusement pas allergique. On estime que plus ou moins 15% de la population française est allergique. Chez une personne atopique, l’allergie peut parfois se déclencher très tard, ou à la suite d’un ensemble complexe de circonstances.
Souvent, c’est la pression de l’environnement qui provoque l’apparition des symptômes chez un individu allergique. Dans les pays industrialisés, la plupart des gens passent 90% de leur temps à l’intérieur (domicile, lieu de travail, voiture, métro, etc.). La qualité de l’environnement intérieur joue donc un rôle fondamental dans le développement de ces maladies allergiques.
La liste des nouveaux cas où les moisissures sont impliquées dans des cas d’allergies (dermatites, allergies respiratoires) s’allonge sans cesse. Ces dix dernières années, des progrès considérables ont été réalisés en ce qui concerne l’identification, la purification et la caractérisation de certains allergènes produits par les moisissures. C’est notamment le cas pour Alternaria alternata, Cladosporium herbarum, Aspergillus fumigatus ou Candida albicans.
Les mycotoxines
Les mycotoxines sont produites par de nombreuses moisissures. Ce sont des métabolites secondaires de faibles poids moléculaires (entre 200 et 10 000 daltons), comparés aux allergènes. Ces substances sont localisées dans la paroi des hyphes et des spores. Elles sont néanmoins particulièrement concentrées dans ces dernières. L’ingestion de mycotoxines telles que aflatoxines, trichothécènes, etc., peut provoquer de sérieux problèmes de santé pouvant même entraîner la mort. Des études récentes ont montré que des doses identiques de ces mycotoxines peuvent être plus toxiques inhalées qu’ingérées.
Ces mycotoxines, comme les thrichotécènes produits par Stachybotrys chartarum (S. atra) ou Fusarium spp., la patuline et les acides pénicilliques produits par certains Penicillium ont montré une toxicité aiguë pour des macrophages alvéolaires dans les poumons. Il semble donc possible que l’inhalation de grandes quantités de spores contenant ces toxines puisse avoir une action sur le système respiratoire.
Les mCOV (composés organiques volatils) ou encore MVOCs (Microbial Volatil Organic Compounds)
Des études récentes font apparaître que les moisissures produisent également diverses substances organiques volatiles. L’odeur de moisi rencontrée dans certains bâtiments très contaminés en témoigne. De nombreuses substances organiques, dont l’ethylhexanol, substance dont les propriétés irritantes ont été reconnues, ont été détectées à partir de cultures pures d’Aspergillus versicolor. La production de ce composé pourrait expliquer partiellement certains symptômes comme l’irritation des yeux, de la peau, et des voies respiratoires supérieures. En 1997, des chercheurs ont mesuré dans des filtres et dans de la fibre de verre, plusieurs mCOV, et notamment l’hexanal et le 2-cyclohexen-1-ol. La présence de ces composés semble être également d’origine fongique.
L’humidité joue un rôle important pour le développement des moisissures et la production des mycotoxines. En 1998, il a été démontré que la production des mCOV analysés, dont le 3-methyl-1-butanol, 1-pentanol, 1-hexanol, et 1-octen-3-ol, dépend de l’humidité relative de l’air. L’odeur de terre souvent rapportée est due aux 2-octen-1-ol et à la Geosmine, cette dernière étant également produite par quelques Thermoactinomycètes.
Généralement le niveau de ces composés dans l’air respirable est faible, mais des expositions à long terme pourraient être préjudiciables pour la santé.